Julia Roberts 1 / Susan Sarandon 0
Julia Roberts vainqueuse par abandon suite à métastases
Ou
Comment peut-on oser faire (puis regarder) des films aussi cons ?
Julia Roberts est la nouvelle petit amie de Ed Harris (qui a définitivement une tête de cosmonaute), qui est lui-même divorcé de Susan Sarandon, mère au foyer professionnelle, qui a décidé de tout sacrifier pour élever sa progéniture (une fille préado, née en 28 heures et un garçon, né en deux heures prédestiné à la magie, qui nous les brise menu pendant tout le film avec ses tours débiles).
Pour une raison qui m'échappe totalement les enfants vivent majoritairement chez le père, qui bien sûr travaille plus que tout le monde et n'est jamais là. Bien sûr le mec a retrouvé une nana (mieux et plus jeune que la précédente, "un être exceptionnel") après son divorce, tandis que son ex-femme est aussi célibataire que don Camillo (et que moi d'ailleurs). Tout ça est parfaitement normal (Mec recasé en trois minutes trente, enfin débarrassé de sa sorcière d'avant qu'il n'aurait cependant jamais eu le courage de plaquer si elle ne l'avait pas fait pour lui. Tiens, mais ça me fait penser à kelkekose comme dit
mon petit polichon).
Julia Roberts est une photographe de génie (on y croit bien sûr, à peu près autant que l'absence de hausse des cotisations sociales pour combler le trou de la branche maladie de la Sécu), et travaille dans un milieu super glamour (elle fait des photos publicitaires of course).
Julia Roberts fait le dur apprentissage du rôle de belle-mère, alors qu'elle se tape à l'aise dans les 20 ans de moins que la Sarandon. Alors du coup, tout le monde l'attend au tournant Mme Pretty Woman, et Mme Susan passe son temps à guetter ses erreurs : perte d'enfants au zoo, oubli de ramassage à l'école, retards répétés. C'est normal après tout, car elle n'a pas des années d'expérience derrière elle, d'ailleurs Mme Susan n'arrête pas de le lui rappeler.
Comment Mme Julia va-t-elle conquérir sa place ?
Très simple : elle exploite à fond le filon, "arrête, je ne suis pas ta belle-mère, et d'ailleurs je déteste ce mot, je pourrais être ta grande soeur (pas faux) tu as donc tout à apprendre de moi, en particulier dans le domaine du rock'n roll et des garçons".
Autre moyen, implacable, les métastases de Mme Susan : la dite Susan apprend en effet qu'elle a un méga cancer, incurable, malgré une chimio lourde, à moins d'aller essayer de nouveaux traitements en Suisse ou en France (!). Le soir où elle décide d'en informer Ed le cosmonaute, celle-ci lui apprend qu'il a l'intention de demander à Mme Julia de l'épouser (la scène de demande en mariage est totalement ridicule). Du coup, elle remet ça à plus tard, sauf que entre temps, Mme Julia commet une grosse indiscrétion, qui lui fait en déduire que Susan a l'intention de fuir avec les enfants à Los Angeles. "Mais non que tu es pomme", que Susan lui dit, "je vais à LA pour me faire faire des injections de protéines et voir mon oncologue". "Ca veut dire que j'ai un cancer qui me bouffe les neurones, tu piges, t�te de linotte ?"..."Oncologue...", reprend Mme Roberts, perplexe...
A partir de ce moment du film, Mme Susan envisage sérieusement son passage à trépas. Il commence d'ailleurs à faire froid, Noël approche, et ils se collent tous des bonnets ridicules pour ne pas attraper froid aux oreilles (il ne manquerait plus que ça !!).
Mme Susan se met à préparer son dernier Noël : ses enfants auront des cadeaux spéciaux qu'elle confectionne avec ses petites mains. Des immondes patchworks avec des photos qui font pleurer. Et là, on a basculé dans le grandguignolesque (comme au Stalag 17) : " Maman, est-ce-que tu vas mourir ?
Mon corps va s'en aller, mais je serai toujours près de toi".
La fête de Noël se passe : neige, déballage des cadeaux, photos de famille sur le canapé, et LA a lieu l'impensable.
Mme Julia est conviée par Mme Cancerenphaseterminale à apparaître sur le cliché réunissant TOUTE la famille.
C'était le résumé de "Ma meilleure ennemie" : je lui donne une bonne note dans mon classement perso de mes nanars préférés...