De l'accident voyageur et des désagréments qu'il occasionne
J'adore ce terme, pudiquement employé par la RATP, pour nous signaler qu'un horrible drame vient d'avoir lieu, quelque part sur un quai. Entre parenthèse, je me demande toujours pourquoi tous ces gens qui veulent mettre fin à leurs jours choisissent les heures de pointe (c'est vrai, merde quoi, mourrez aux heures creuses, tôt le matin ou tard le soir !).
Tout ça pour dire qu'hier j'ai eu le malheur de me retrouver aux Halles pour prendre la ligne A du RER (afin d'aller visiter le Timinus en vacances chez Papymamie) : ceci m'a donné l'occasion d'éprouver ma capacité de résistance à des conditions extrêmes (heureusement, il n'y a pas d'animaux féroces, encore que l'humanité dans un tel contexte s'apparente à un troupeau de moutons enragés) de température, d'encombrement et surtout, de connerie.
J'ai déjà parlé du difficile combat à mener pour s'accrocher à la fameuse barre : j'ai eu le malheur de lâcher celle-ci dix secondes pour m'éponger le front, et paf, au moment où j'ai voulu remettre ma main, plus de place ! Je n'avais plus d'autre choix que de me plier en deux pour la tenir : tordue et plus petite encore, ça arrangeait bien le gars derrière moi pour poser son journal sur mes épaules.
Pendant que chacun d'entre nous défiait les lois de la gravitation universelle, une jeune écervelée, ne quittait pas son strapontin, jusqu'à ce que quelqu'un lui demande de se lever. Celle-ci s'est exécutée de mauvaise grâce, en soupirant et en répliquant : " J'm'excuse, j'pensais à aut'chose ! ". Ca c'est certain ! Le problème est que cette personne a commencé à polémiquer, prenant à partie un Monsieur de la France d'en bas (oui, cette même France, à mi-chemin du paradis, qui n'est pas encore complètement débarrassée de sa vermine socialiste qui la ronge de l'intérieur) : la discussion, forcément très intéressante, a bien duré 20 minutes, c'est-à-dire jusqu'à ce que la demoiselle s'en aille, gratifiant le Monsieur d'un fort aimable " au revoir connard ".
Comme quoi, la vie est un éternel recommencement.
PS : bien que m'appelant parfois Patricia, je n'ai jamais rencontré ni Patrice Alègre, ni Dominique Baudis. Il me fallait faire cette importante mise au point.
Par ailleurs, je voulais exprimer un point de vue, longtemps refoulée sur les gourmettes. Je déteste les gourmettes, je trouve ça moche, c'est comme ça, je n'y peux rien. Pas plus tard qu'hier, mon regard est tombé sur un poignet sans noblesse, portant une grosse gourmette avec marqué "Loîc" dessus. Trop c'est trop.
Enfin je me dois de décrire le fait qui a fait pencher notre décision finale en faveur du boycott du restau japonais décrit par
Monsieur Paca (qui vit désormais dans un abri anti-atomique aux confins du Larzac). En nous levant de table, à 5 personnes, il semble que nous ayons fait beaucoup de bruit, les pieds de nos vieilles chaises raclant épouvantablement le carrelage crasseux de cet établissement désormais blacklisté. Une odieuse symphonie de "grrriinnnnkkkkk, schrkkiiinnnk! ", à laquelle la respectable clientèle attablée n'a pu résister. Evidemment, j'ai remarqué les regards noirs qu'on nous lançait et j'ai dit à PaCa : "Eh, apparemment on fait trop de bruit en partant !". Ce sur quoi, le PaCa et moi-même, toujours délicats avons décidé de rebouger nos chaises, comme ça, histoire d'en ajouter une dernière couche. " La prochaine fois, faites encore plus de bruit ", nous a alors lancé une gentille dame. Outrés, nous quittâmes donc définitivement ce palais du bonheur (qui sent le graillon). Allez, Sayonara m'sieudames !!!