Le pire n’était pas derrière nous
C’est ce que je me suis dit hier soir, après le visionnage des Colocataires sur M6. Je ne l’ai d’ailleurs pas regardé seule, mais avec Mme MD, devenue pour l’occasion une très très temporaire colocataire.
Bon, il faut dire que plus ça va et moins je suis dans la cible (l’ai-je d’ailleurs été un jour ?), mais là, je crois que j’ai atteint mes limites en matière de grosses daubes à regarder au 45ème degré.
Le principe de l’émission est le suivant : deux maisons mitoyennes, l’une pour les fiiiiiiiiilllllllles et l’autre pour les garçons. Ils doivent cohabiter dans ces maisons, qui communiquent entre elles par un patio (futur baisodrome ?) ouvert seulement à certaines heures, chaque candidat disposant d’un budget hebdomadaire défini par les téléspectateurs (en clair, celui qui n’a pas la cote bouffe des nouilles au beurre, pendant que d’autres s’empiffrent de saint-jacques et de caviar)…Ce jeu subtil permet d’élire le colocataire idéal, qui empoche 150 000 euros et voit son loyer payé pendant 3 ans.
A 21h28, je suis au bord du pétage de plomb : il reste encore 10 candidats à faire rentrer dans ces foutus préfa de la Plaine-Saint-Denis.
Je remarque à ce moment à quel point la présentatrice est mal fagotée dans un tailleur pantalon Pimkie millésimé 1992.
Parfois, il y a des blancs, car la pauvre Fred est incapable d’improviser. Elle est aussi expressive qu’un bulot mort et aussi à l’aise que Bernadette Chirac en string (je m’aperçois qu’en mélangeant totalement cette phrase, on retombe toujours sur un truc vrai). On en arrive à ce moment absurde des comparaisons avec Benjamin Castaldi, que l’on se surprend alors à trouver « bon », voire « très bon animateur » à côté de cette insipide créature (que l’un des colocs qualifiera grosso modo de niquable).
Le défilé des colocs est consternant : outre leurs tenues qui rivalisent de mauvais goût et de vulgarité, jupes ras la touffe, treillis taille basse sur gros derche, robe absurde de la Brésilienne (casse-couilles dès la 1ère seconde), talons aiguille, jeans moulants, et j’en passe, les candidats font état d’encéphalogrammes plats. A 22-23 ans, ils ont déjà 10 ans d’expérience professionnelle, et probablement, pour certains, de casiers judiciaires aussi longs que l’intégrale de la Comédie humaine. Ils sont décatis : comme les chats, nous supposons alors avec Mme MD, que pour avoir l’âge réel de ces individus, il faut multiplier par 7.
Le casting se veut bien évidemment représentatif de la diversité de la population. Tellement représentatif qu’il en est outrageusement caricatural : tout y est, du méritant et travailleur fils de boat-people étudiant en médecine, à la Brésilienne dont l’unique activité semble être de danser la samba nue sous son immonde robe à volants (elle avait la même à 4 ans), en passant par la pauvre petite fille riche de Monaco (dont la passion est le shopping : en même temps, que faire d’autre à Monaco ?), le jeune gars des banlieues issu de l’immigration qui a monté sa boîte de streetwear, le neuneu moniteur de ski (et, curieusement, passionné de glisse), le barman homo dont la mère ex-alcoolo gerbe en train, le mannequin agressif, l’animatrice de radio nympho au dernier degré, etc…
Chez les filles, c’est l’hystérie, un festival de bisous bisous enchantés, des compliments sur les nichons des unes et des autres, tandis que chez les gars, on est déjà moins loquace : aux viriles poignées de mains succèdent des bribes de conversation (55 secondes pour les plus longues) sur le sport, que c’est bon pour les muscles, et que, le ménage, c’est un truc de meuf, et que Fred, l’animatrice elle est plutôt bonne.
Le loft, à côté, c’était le conseil d’administration d’un club de surdoués.
Ca promet.
Ce soir, je regarde la Nouvelle star (à cause de Juuuuuliiiiiiiieeeeennnnn).