Les vécés étaient fermés de l'intérieur(le 300è post sur un plateau d'argent)Jusque samedi soir, je me demandais bien ce que j'allais pouvoir raconter de rigolo pour fêter, en toute simplicité, non pas mon anniversaire, qui approche à très grands pas (et ça fait chier, mais bon en même temps, on y peut rien, et ça veut dire que je suis vivante, alors que ça pourrait être pire !), mais le 300è post écrit sur ce modeste site.
J'aurais pu causer de la vésicule de Raffarin, de la finale de la Nouvelle Star, ou du référendum...Mais ma soirée de samedi, placée sous le signe de la gastronomie (et non des cochonneries), s'est terminée en vaste poilade.
Un moment d'anthologie, un vrai comme je les aime.
J'avais convié
cette dame-là (qui sera au coeur de l'évènement) et ma voisine du 3è, pour un petit dîner entre gonzesses.
Ami lecteur, je te sens impatient, mais pour te faire un peu saliver, je te donne le menu détaillé : un tartare de saumon et de saint-jacques (arrosé d'une pitite vinaigrette à l'huile d'olive, au citron et à la ciboulette), suivi d'un tian de sardines et courgettes avec de la quinoa pilaf (et bio par dessus le marché, c'est d'un chic), et comme dessert, des gratins de framboises accompagnés d'un succulent gâteau de chez Pierre Hermé (très chic aussi)...le tout arrosé de deux très bonnes bouteilles de pinard, et suivi d'un stick aux herbes fortement dosé (pour digérer).
Alors qu'on avait atteint une sorte de plénitude,
cette même dame décide d'aller faire un tour aux vécés,
et là...c'est le drame...
[Ami lecteur, j'ouvre ici une parenthèse pour te signaler que la porte des toilettes chez moi est, comment dire, légèrement piégeuse...et comme j'ai coutume de le dire à mes invités : "surtout, surtout, ne ferme pas complètement la porte, car sinon, je devrais appeler les pompiers pour te faire désincarcérer !"...Ca fait marrer en général, mais la poignée de cette porte, achetée l'année dernière en même temps que ma taupe de balcon, n'est pas exactement le modèle qu'il faut pour cette porte, dont le système d'ouverture a déjà été un peu faussé il y a quelques années. Tu suis toujours camarade dubitatif ?].
Ma voisine et moi étions en train de nous extasier sur la voix de Madeleine Peyroux, quand j'entendis toquer quelque part dans l'appartement.
Et ce qui ne devait pas arriver arriva : Mme MD était enfermée dans mes cabinets, et ne pouvait pas en sortir !!!
La voisine et moi, on essaie d'abord de pousser de notre côté, tout en se gondolant comme des folles...Puis, je vais chercher mes tournevis pour démonter la poignée...
Rien à faire...
Ensuite, je me dis qu'avec ma carrure de nageuse est-allemande, je vais pouvoir défoncer la porte à coup d'épaules...Je prie alors Mme MD de monter sur la lunette (en ayant préalablement rabattu le couvercle !), parce que si ça se trouve, la porte va s'ouvrir très brutalement sous l'effet de ma puissante musculature.
Tu parles.
J'arrive juste à me faire mal à l'épaule.
La voisine, entre deux gondolages, donne des coups de pied.
Que dalle non plus.
Du coup on lui passe un peu de lecture sous la porte. Et on lui dit une connerie du genre : "tu as besoin de quelque chose ? Surtout, si tu as envie de pisser, dis-le nous !".
"T'inquiète pas", que je lui dis (en parlant fort), "on va te sortir de là !"
"T'es sûre ?" me demande la voisine en chuchotant.
"Ben non, j'y arriverai jamais", que je réponds, toujours en chuchotant.
"J'ai tout entendu", gueule MD, debout sur mes chiottes.
Je ré-essaie le tournevis, en pète deux, puis vais chercher des couteaux...
Toujours rien.
Ca fait 15 bonnes minutes qu'elle est coincée là-dedans.
Et c'est à ce moment que je dois me résoudre.
Ca y est, c'est (ENFIN) arrivé : je dois appeler les POMPIERS.
- Sapeurs-pompiers bonsoir !
- Bonsoir Monsieur, Mme Mésaventures, Paris 15è, voilà, je vous appelle parce que j'ai un souci chez moi. Quelqu'un est enfermé dans mes toilettes et ne peut en sortir !
- Il faut casser la porte, Madame !
- Oui, enfin, c'est difficile à casser une porte, vous voyez !
- Et d'abord, qui est enfermé dans les toilettes ?
- Une amie, grmmpfffhhhhihihihihihihi, excusez-moi !!
[Et là, à ce moment, j'entends des bruits dans le couloir, et la voisine qui hurle "Ouaiiiiiiiiis, ça y est !"]
Ah, on m'informe que ça y est ! S'cusez pour le dérangement, allez bonsoir Monsieur !
Et voilà, la dame a fini par sortir, telle Sidney Bristow ou McGiver, elle avait fouillé dans mon armoire et trouvé des lingettes déodorantes, pour faire comme dans les films, le coup de la carte de crédit.
Dommage, j'aurais bien aimé avoir les pompiers chez moi, cassant ma porte de chiottes à coups de hache, et gueulant, "ne vous inquiétez pas Madame, on va vous sortir de là !"
J'aurais même pris des photos.
C'était chez moi !!